Online Library of Liberty transcription (from Farrand):
A New York, le 25 juillet, 1787. Monseigneur, Particularités sur la Convention générale établie à Philadelphie pour des changemens projettés dans la Constitution. Quoique la Convention générale de Philadelphie [62] ait enjoint à ses membres le secret le plus profond sur toutes ses délibérations, on a su que, parmi les différens plans de gouvernement proposés, celui de la Virginie a été considéré comme le moins imparfait et qu’un Committé est actuellement chargé de l’examiner en détail et d’en donner son opinion. Ce plan se ressent de la modération du gal. Washington qui est à la tête de la délégation, mais il est peut être encore trop rigoureux pour des peuples incapables de supporter le moindre joug. Après ce que j’ai eu l’honneur de vous mander, Monseigneur, dans ma dépêche No. 91, il seroit superflu d’ajouter ici aucune réflexion; j’attendrai la publication des débats de la Convention pour vous en rendre compte. A mesure que les spéculateurs politiques avancent dans leurs projets, ils suggèrent de nouvelles idées, dont on ne s’étoit point douté. Les petits Etats, craignant de voir établir une représentation proportionnée à l’éntendue et à la population de chaque Etat, réforme qui leur seroit très préjudiciable, proposent aujourd’hui d’y consentir, pourvu que tous les Etats soient divisés en portions égales. On sent combien cette clause est peu proper à satisfaire les Etats puissans. Obstacles qu’on craint que n’éprouvent les plans de la Convention de Philadelphie de la part de ceux qui ont peur de perdre leur influence. Les Américains ne se dissimulent plus, Monseigneur, que les difficultés que le gouvernement fédéral a éprouvées depuis la paix ne soient principalement dues à l’ambition de quelques individus qui craignent de perdre leur influence en donnant trop de pouvoirs au corps qui représente la confédération. Le gouvernement et les principaux members de chaque Etat se trouveroient bornés au maintien de la police intérieure, tandis que les finances et les grands intérêts nationaux seroient exclusivement confiés au Congrès. On doit donc craindre qu’en addressant aux Etats les nouveaux plans de la Convention de Philadelphie, les mêmes hommes qui se sont opposés jusqu’ici à un impôt géneral et à d’autres règlemens onéreux ne fassent rejeter la réforme qu’il s’agit d’introduire. Pour remédier à cet inconvénient, les membres de la Convention prétendent que les administrations particulièrs des Etats n’ont pas le droit de décider [63] une question relative à la Constitution fondamentale, et que c’est aux peuples assemblés à donner leurs voix. Ils espèrent qu’en convoquant extraordinairement les habitans de chaque district, en mettant sous leurs yeux l’incohérence actuelle du système fédéral, le peu de ressources du Congrès, les suites malheureuses de l’anarchie, l’épuisement du trésor, Exposition que la Convention de Philadelphie veut faire aux peuples assemblés du désordre qui résulte du système fédéral actuel. le mépris que les nations étrangères ont pour un peuple sans chef et sans vigueur, la difficulté de faire fleurir le commerce parmi les règlemens discordans de treize républiques séparées, enfin la nécessité d’écarter par une union solide et permanente les horreurs d’une guerre civile qui naîtroit indubitablement de l’etat actuel des choses, à moins qu’on ne trouvât sans délai le moyen d’y remédier, les peuples ne manqueroient pas de blâmer les vues ambitieuses de leurs magistrats et de consentir unanimement à un système de gouvernement plus uniforme et plus énergique. Les taxes et les impôts qu’il s’agit de faire verser dans les coffres du Congrès ayant été perçus jusqu’ici par les Etats individuels, on croit que les peuples ne feront aucune difficulté de les accorder au gouvernement général. Les hommes publics qui m’entretiennent journellement de ces projets connoissent certainement mieux que moi les dispositions des peuples, mais je doute encore beaucoup de leur succès. Le Gouverneur de New York est l’ennemi le plus dangereux de la puissance du Congrès. Les partisans de la réforme, Monseigneur, ont soin en attendant, d’attaquer publiquement les plus redoutables de leurs autagonistes. Leurs traits sont principalement dirigés contre le Gouverneur de New York, l’ennemi le plus actif et le plus dangereux de la puissance du Congrès. Son intérêt personel le porte à ne sacrifier aucune de ses prérogatives et à conserver à son Etat tous les droits de la souveraineté.
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Description
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A New York, le 25 juillet, 1787. Monseigneur, Particularités sur la Convention générale établie à Philadelphie pour des changemens projettés dans la Constitution. Quoique la Convention générale de Philadelphie [62] ait enjoint à ses membres le secret le plus profond sur toutes ses délibérations, on a su que, parmi les différens plans de gouvernement proposés, celui de la Virginie a été considéré comme le moins imparfait et qu’un Committé est actuellement chargé de l’examiner en détail et d’en donner son opinion. Ce plan se ressent de la modération du gal. Washington qui est à la tête de la délégation, mais il est peut être encore trop rigoureux pour des peuples incapables de supporter le moindre joug. Après ce que j’ai eu l’honneur de vous mander, Monseigneur, dans ma dépêche No. 91, il seroit superflu d’ajouter ici aucune réflexion; j’attendrai la publication des débats de la Convention pour vous en rendre compte. A mesure que les spéculateurs politiques avancent dans leurs projets, ils suggèrent de nouvelles idées, dont on ne s’étoit point douté. Les petits Etats, craignant de voir établir une représentation proportionnée à l’éntendue et à la population de chaque Etat, réforme qui leur seroit très préjudiciable, proposent aujourd’hui d’y consentir, pourvu que tous les Etats soient divisés en portions égales. On sent combien cette clause est peu proper à satisfaire les Etats puissans. Obstacles qu’on craint que n’éprouvent les plans de la Convention de Philadelphie de la part de ceux qui ont peur de perdre leur influence. Les Américains ne se dissimulent plus, Monseigneur, que les difficultés que le gouvernement fédéral a éprouvées depuis la paix ne soient principalement dues à l’ambition de quelques individus qui craignent de perdre leur influence en donnant trop de pouvoirs au corps qui représente la confédération. Le gouvernement et les principaux members de chaque Etat se trouveroient bornés au maintien de la police intérieure, tandis que les finances et les grands intérêts nationaux seroient exclusivement confiés au Congrès. On doit donc craindre qu’en addressant aux Etats les nouveaux plans de la Convention de Philadelphie, les mêmes hommes qui se sont opposés jusqu’ici à un impôt géneral et à d’autres règlemens onéreux ne fassent rejeter la réforme qu’il s’agit d’introduire. Pour remédier à cet inconvénient, les membres de la Convention prétendent que les administrations particulièrs des Etats n’ont pas le droit de décider [63] une question relative à la Constitution fondamentale, et que c’est aux peuples assemblés à donner leurs voix. Ils espèrent qu’en convoquant extraordinairement les habitans de chaque district, en mettant sous leurs yeux l’incohérence actuelle du système fédéral, le peu de ressources du Congrès, les suites malheureuses de l’anarchie, l’épuisement du trésor, Exposition que la Convention de Philadelphie veut faire aux peuples assemblés du désordre qui résulte du système fédéral actuel. le mépris que les nations étrangères ont pour un peuple sans chef et sans vigueur, la difficulté de faire fleurir le commerce parmi les règlemens discordans de treize républiques séparées, enfin la nécessité d’écarter par une union solide et permanente les horreurs d’une guerre civile qui naîtroit indubitablement de l’etat actuel des choses, à moins qu’on ne trouvât sans délai le moyen d’y remédier, les peuples ne manqueroient pas de blâmer les vues ambitieuses de leurs magistrats et de consentir unanimement à un système de gouvernement plus uniforme et plus énergique. Les taxes et les impôts qu’il s’agit de faire verser dans les coffres du Congrès ayant été perçus jusqu’ici par les Etats individuels, on croit que les peuples ne feront aucune difficulté de les accorder au gouvernement général. Les hommes publics qui m’entretiennent journellement de ces projets connoissent certainement mieux que moi les dispositions des peuples, mais je doute encore beaucoup de leur succès. Le Gouverneur de New York est l’ennemi le plus dangereux de la puissance du Congrès. Les partisans de la réforme, Monseigneur, ont soin en attendant, d’attaquer publiquement les plus redoutables de leurs autagonistes. Leurs traits sont principalement dirigés contre le Gouverneur de New York, l’ennemi le plus actif et le plus dangereux de la puissance du Congrès. Son intérêt personel le porte à ne sacrifier aucune de ses prérogatives et à conserver à son Etat tous les droits de la souveraineté.
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